Les hommes et la violence

Il faut faire évoluer les modèles sociaux et mentaux hérités de ce qu’on appelle le patriarcat, pas seulement parce qu’ils sont injustes, mais aussi parce qu’ils sont archaïques. Mon impression est que ces modèles, inculqués par les tenants de l’ordre social « historique » (en général les prêtres et les seigneurs) visaient au premier chef, non pas à asservir la femme à l’homme, mais à asservir chacun d’entre eux à une tâche spécifique : tenir la maison et élever les enfants pour les femmes, faire la guerre pour les hommes (le travail des champs pouvant être partagé entre les hommes et les femmes).

De là s’est développée (depuis Sparte, à ma connaissance), une culture de la violence et du risque chez l’homme, et une culture qu’on appelle depuis Carol Gilligan celle du « care » (soin) pour la femme. Elle pousse l’homme à systématiquement minimiser le danger, l’impact de la violence, de peur d’être considéré comme une « femmelette ». On pourrait l’appeler la culture du « héros ». D’où des comportements accidentogènes au volant (vitesse, alcool) (mais aussi dans les sports à risques) dont se glorifie celui qui les adopte, l’accident n’arrivant qu’à l’incompétent. Il n’est pas étonnant dès lors que les femmes victimes de violences ou d’agressions sexuelles se voient reprocher de l’avoir « cherché » : c’est le principe même de la culture guerrière de considérer que les perdants sont toujours, d’une façon ou d’une autre, responsables de leur situation.

Il est temps de comprendre que cette soi-disant culture du risque aveugle et de la violence n’est plus adaptée à nos époques qui prétendent rechercher la paix. Au contraire elle entretient une tension et une agressivité latente qui se déverse par toutes les ouvertures possibles : hooliganisme, violence routière, haine sur les réseaux sociaux… Cette culture du « care » qu’ont développé les femmes, ce n’est pas déviriliser les hommes que de la généraliser à tous.

J’attends vos commentaires pour préciser ce qui pourrait faire figure de lieu commun ou de naïveté, ou tout autre reproche que je suis tout à fait prêt à entendre sur ma proposition…
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Une réflexion sur « Les hommes et la violence »

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